L'Évolution du Sabre Japonais : De l'Époque Edo aux Shinsakutō Modernes
Ce sabre de type uchigatana datant de l'époque de Kamakura présente une forme de dague tantô que l'on aurait forgée en grand avec une lame courbée et une structure plate hira-zukuri. Il s'agit d'une pièce d'un type rare pour l'époque. Kuniyoshi, forgeron de l'école Awataguchi de la province de Yamashiro, aurait été le fils de Norimune et, d'après l'inscription sur ce sabre, aurait porté le nom de Sahyôe no Jô du clan Fujiwara.
Les Shinshintō
La fin de l'ère Edo et le début de l'ère Meiji (1781-1876) voient la naissance des Shinshintō, dans une période où les pouvoirs sont rendus à l'empereur par le Shōgun (car sa puissance a diminuée au profit des marchands et autres membres du peuple) et où la paix prend place, le katana semble tomber dans l'oubli. Heureusement, Suishinshi Masahide un grand acteur de la période des Shinshintō, va redonner vie au katana. Venant d'une famille de samouraïs, il formera une centaine d'élèves à Edo. Grâce à lui la forge renaît, le tachi fait sa réapparition, de même que les cinq Gokaden (écoles de forge). Le Shinto Tokuden est toujours pratiqué. C'est une période pendant laquelle des katanas très différents les uns des autres sont forgés, dans l'idée de retrouver les différentes traditions, Kotō comprit. Les Tanto refont leur apparition, alors qu'ils semblaient avoir disparus pendant la période des Shinto.
Avec l'ère Meiji vient la disparition des samurais (décret Haitorei interdisant le port d'arme en 1868). Le katana devient alors véritablement un objet d'art, et dès 1897 certains d'entre eux sont nommés trésors nationaux.
Les showatō et guntō
Le showatō fera son apparition pendant la période Showa lors de la seconde guerre mondiale : ce sont les derniers katanas à usage véritablement militaire. Beaucoup ne respectent pas les traditions, et sont de qualité médiocre. De rares sabres sortent néanmoins du lot tels que ceux du centre de forge Yasukuni, les katanas désignés Rikugun Jumei Tosho, et ceux de Gassan Sadakatsu, ou Nobufusa. Les katanas auront aussi pour but de redonner courage aux hommes pendant les guerres modernes. Le but était de produire plus 2.150.000 sabres pour équiper les hommes de l'armée Japonaise qui devaient en posséder un. On parle alors de guntō, sabres japonais produits en grande quantité pour un usage militaire. Au final on estime que 2.000.000 de sabres on été crées lors des périodes Kotō, Shintō, et Shinshintō, le défi était donc impossible puisque même 900 ans n'avaient pas suffit à produire autant de sabres. Mais dans le but de se rapprocher au possible de cet objectif, les katanas produits abandonnèrent tous l'acier traditionnel (Tamahagane) pour un acier industriel nettement moins cher, et des techniques plus simples de production de masse. Prévus pour la guerre moderne, ils étaient en grande partie métalliques (Saya ou fourreau en fer, Tsuka ou manche en cuivre...). On parlera de Shin-gunto pour l'armée de terre, de Kai-gunto pour la marine, ainsi que de Kyu-gunto pour les poignées fermées à la manière des européens. A la la reddition des Japonais les États-Unis donnèrent l'ordre de détruire ces sabres pour humilier le peuple japonais. Heureusement nombre de ces katanas historiques furent sauvés. En définitive, showatō et guntō désignent des katanas produits au moins non traditionnellement, et souvent à la chaine. Les katanas de bonne qualité de cette période sont appelés les gendaitō.
Wakizashi de la période Edo
Les gendaitō et shinsakutō ou shinken
Le gendaitō ou sabre moderne, est le nom donné aux katanas forgés après la dernière modification de l'édit Haitorei en 1876 (interdiction du port du katana), jusqu'en 1945. Contrairement aux showatō et aux guntō produits pendant les mêmes années, les gendaitō sont considérés comme étant de bonne qualité, car forgés selon les traditions. Le port du katana étant interdit, la production diminua dramatiquement. La demande ayant presque disparue, les forgerons se reconvertirent. A tel point, que l'empereur, passionné par le katana (mais ayant prit ces mesure pour des raisons politiques) nomma des GIGEI-IN, soit des artisans qu'il pria de revenir à leur activité d'origine et qui furent rémunérés dans ce but. C'est ainsi que Gassan Sadakazu et Myamoto Kanenori furent nommés GISEI-IN en 1906 par l'empereur. Aujourd'hui , les katanas forgés par des maîtres japonais accrédités sont appelés shinsakutō ou shinken. En plus d'être des objets d'art, ils on véritablement gardé leurs capacités de coupe comme ceux qui étaient fait à l'époque.
Des descendants de grands forgerons sont toujours actifs et transmettent leur art aussi bien qu'on pu le faire leur prédécesseurs. On a des katanas récents qui sont d'une qualité aussi excellente que nombre de Shintō ou Shinshintō, on pense même pouvoir retrouver un jour la qualité des Kotō de Masamune de Soshu, ou d'Ichimonji de Bizen. Le sabre japonais n'est donc pas du tout en passe d'être perdu, et outre la production de masse (qui existait déjà il y a plusieurs centaines d'années) le katana d'art, techniquement supérieur, est toujours d'actualité, et les techniques n'ont de cesse de se transmettre et de s'améliorer.
Tanto période Edo
Le pommeau à la forme d'un serpent avec des plaques de nacre et de perles, la pointe du fourreau représente des tortues sur l'océan.
Détail du sagéo sabre période Edo
Détail tsuka-ito tanto période Edo
Sources : http://www.katananosekai.net - Benoit